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Projet MONALIM BIO - Recherche expérimentale de solutions pour une alimentation bio en élevages de monogastriques

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MONALIM Bio : un projet pour caractériser les matières premières innovantes et tester des formules d'alimentation 100 % bio en élevage de monogastriques

La réglementation européenne de l’agriculture biologique (CEE 889/2008-article 43) exige le passage à une alimentation 100 % biologique en élevage monogastrique. Ce passage était initialement prévu au 1er janvier 2012, mais les grandes difficultés techniques que cela génère et l’absence de solutions satisfaisantes à ce jour ont engendré plusieurs prolongations de dérogation successives jusqu’au 1er janvier 2015 puis jusqu’au 1er janvier 2019. Actuellement, cette dérogation autorise que 5 % des matières premières d’origine agricole utilisées dans les rations ne soient pas issus de l’Agriculture biologique, ce qui permet aux opérateurs et éleveurs français d’avoir accès à certaines sources très concentrées en protéines, et d’obtenir des rations potentiellement performantes et équilibrées - sachant que ces matières premières sont non disponibles à ce jour en bio (Gluten de maïs, protéine de pomme de terre, etc.).

A ce jour, il n’existe pas de solution technique pertinente connue. Ce passage à une alimentation 100 % biologique constitue donc une réelle préoccupation de l’ensemble de la profession en monogastrique. Il pose de nombreuses questions, essentiellement techniques (résultats zootechniques, risques de carcasses mal conformées, et de couleurs commercialement non satisfaisantes) et économiques (coût de la ration, niveau de valorisation des carcasses), mais aussi d’ordre environnemental (empreinte écologique de la ration dès lors où pour avoir de la protéine biologique, la solution envisagée serait d’acheter du soja bio importé ; niveau des déjections azotées, etc.). 

Alors qu’actuellement, les Pays de la Loire sont leader en productions avicole et porcine biologiques à échelle de la France, se pose donc la question de l’impact de cette évolution réglementaire sur la dynamique régionale de développement de ces filières à fort potentiel. Tant que les solutions techniques n’existent pas, les risques sont grands de voir un arrêt des démarches de conversion, voire une vague de déconversion des éleveurs biologiques en place.

La recherche de solutions techniques répondant à cette problématique "alimentation 100% Bio" en monogastrique constitue donc un enjeu majeur, et une priorité pour l’avenir de ces filières en Pays de la Loire.

Le projet MONALIM Bio a été piloté par la Chambre d'agriculture régionale des Pays de la Loire et financé par le Conseil régional des Pays de la Loire et co-financé par le CASDAR, en partenariat avec les organismes suivants :

Période du projet :
Janvier 2011-Décembre 2014.

 


Objectifs du projet

Les principaux objectifs du projet MONALIM Bio étaient :

  1. d’identifier et caractériser des matières premières innovantes adaptées à la formulation alimentaire pour monogastriques et représentant des pistes pertinentes pour les éleveurs et filières des Pays de la Loire : enquêtes auprès d’éleveurs, analyse bibliographique, analyse biochimique de matières premières.
  2. de tester des formules 100 % biologiques via la mise en place d’essais chez des éleveurs, en partenariat avec la Recherche et les opérateurs économiques :
    • tester chez des éleveurs de volailles de chair des itinéraires alimentaires intégrant des matières premières ou des stratégies innovantes de formulation – en partenariat avec Aliment Mercier, Etablissement BODIN, et les exploitations des deux lycées agricoles Nature et des Sicaudières.
    • tester à l’INRA l’appétence de différentes matières premières, puis tester chez des éleveurs porcins en FAF (en partenariat avec Biodirect et le lycée nature) des rations minimisant voire supprimant le tourteau de soja, et maximisant l’incorporation de matières premières produites localement. 

Principaux résultats

Les différents essais menés en élevage expriment des tendances, à confirmer par des essais complémentaires.

A ce jour, c’est encore le soja qui présente le meilleur rapport "qualité nutritionnelle/prix" : teneur en protéine élevée, composition de la protéine intéressante, bonne digestibilité et prix acceptable. Cependant, les différentes matières innovantes testées (concentré protéique de luzerne, ortie, tourteau de chanvre et de sésame) constituent toutes une partie de la solution. Elles peuvent, sous réserve d’être disponible, participer techniquement à un apport diversifié de protéines et d’acides aminés essentiels en alternative au tout soja. Economiquement, il reste à trouver le bon équilibre entre coût alimentaire et performances techniques en élevage, en intégrant dans la réflexion les rendements carcasse et filet en chair. Un travail est certainement à conduire sur la structuration des filières de production des matières premières testées, afin que par leur développement, des économies d’échelles facilitent l’accès à des prix abordables.

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